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Publié par LDH49

Par le courrier ci-dessous le collectif angevin pour la levée de l'état d'urgence a interpelé les candidats angevins aux législatives.

Vous trouverez en ligne les réponses obtenues : Réponses des candidats

 

Madame la candidate, Monsieur le candidat,
aux élections législatives dans le département du Maine et Loire,

 

Nous souhaitons, par ce courrier, aborder avec vous la question de l'état d'urgence. Notre démarche est celle d'interpeller les différents candidats aux élections législatives (hors Front National) et de rendre publique leur position vis à vis de cette question. Cet avis sera rendu public sur le blog LDH.

Depuis janvier 2016, différentes initiatives ont été prises et un collectif associatif s'est constitué à Angers pour dénoncer les conséquences et les effets néfastes en termes de démocratie, de citoyenneté, de liberté et d'égalité de cet état d'exception qu'est l'état d'urgence, en vigueur depuis le 14 novembre 2015 suite aux terribles attentats.

Pour nous rien ne doit nous faire sortir de l'état de droit et nous priver de liberté. L’état de droit n'est pas un état d’impuissance. Si l'état d'urgence n'a pas démontré son utilité dans la lutte contre le terrorisme, ses conséquences sur la démocratie sont réelles.

Nous faisons le constat que l'état d'urgence, qui se prolonge en France, est source d'un climat délétère fait d'amalgames, de racisme et d'islamophobie.

Nous faisons le constat que cette situation est également délétère pour la démocratie, déjà imparfaite, avec un transfert de pouvoir vers l'exécutif, marqué par l'arbitraire et l'atteinte aux libertés.

Nous faisons le constat que cette situation d'état d'urgence crée un prétexte pour réprimer les mouvements sociaux (pour la justice climatique, mouvements pour un droit du travail protecteur de salariés) et conduit à intimider les citoyennes et citoyens engagé.e.s.

La communication d'étape, examinée le 22 février 2017 à la commission des lois, pointe elle-même qu'au delà de son inutilité, l'état d'urgence conduit à un effet d'accoutumance de la part du pouvoir exécutif avec un état d'urgence qui vient suppléer la justice et qui est mobilisé pour des raisons autres que la lutte contre le terrorisme. Des autorités indépendantes, comme le Défenseur des droits, la Commission nationale consultative des droits de l’Homme ou encore le Commissaire européen des droits de l’Homme ont également signalé l’inefficience de l’état d’urgence et de son caractère contre-productif.

Face à ce constat, nous considérons comme indispensable pour la démocratie la levée de l’état d'urgence.

Si nous souhaitons une application du droit commun et non un état d'exception, nous dénonçons aussi l'intégration en droit commun de certaines mesures de l'état d'urgence : de 1986 avec la loi sur le terrorisme, à 2015 avec la loi sur le renseignements plus de 10 lois ou mesures d’exception se sont empilées, entraînant une simplification des fouilles et de la vidéosurveillance, un renforcement des traitements automatisés de données personnelles, une augmentation des durées de garde à vue, une facilitation des perquisitions, etc.

À Angers, notre collectif a pu faire vivre les réflexions, les débats et les actions autour de cette question de l’état d’urgence de multiples manières : organisation de plusieurs rassemblements, organisation de conférences, ciné-débat, actions de rue pour écouter et échanger avec les citoyens et les citoyennes d'Angers ou encore temps de témoignage de victimes de l'état d'urgence.

À l'occasion d'une action de rue récente visant l'expression des citoyens et des citoyennes d'Angers sur la thématique de l'état d'urgence, nous avons pu constater qu'il n'y avait aucunement un soutien fort et informé des citoyennes et citoyens pour le maintien de l'état d'urgence.

À l'occasion d'un temps public de témoignage de victimes ou personnes touchées par l'état d'urgence, nous avons pu constater les conséquences concrètes de l'état d'urgence en France et pour les citoyennes et les citoyens à Angers. Des citoyen.e.s engagé.e.s se sont vu interdire leur droit de manifester pendant la COP 21 sous peine d'amende et prison sous prétexte d'état d'urgence. Des citoyen.e.s ont vu leur domicile forcé au petit matin sous l'effet de l'arbitraire du pouvoir policier. Des citoyen.e.s ont vécu la difficulté de porter devant l'IGPN des violences policières subies pendant des mouvements sociaux. Des citoyen.e.s connaissant déjà un racisme ordinaire, qui se surajoute parfois à une discrimination de la part du pouvoir policier, ont vu l'état d'urgence renforcer ce mécanisme.

L'ensemble de ces actions, visant autant à informer qu'à s'imprégner des avis des citoyens et citoyennes d'Angers et de témoignages de personnes touchées, n'a fait que renforcer notre détermination à voir l'état d'urgence prendre fin pour que la démocratie en sorte gagnante.

Ainsi, nous souhaiterions connaître, pour le rendre public d'ici le 5 juin 2017, votre position sur la mise en place de l'état d'urgence. Voteriez vous pour ou contre sa prolongation?

Nous vous remercions de nous communiquer votre réponse par mail à l'adresse : nousnecederonspas49@gmail.com. Vous pouvez ajouter un commentaire.

Par votre réponse vous participerez à faire vivre le débat démocratique, qui est au cœur de notre action.

Veuillez recevoir, Madame, Monsieur, nos salutations citoyennes

 

Le collectif angevin pour la levée de l'état d'urgence
Collectif composé d'associations et de citoyennes et citoyens :
AFPS 49, Association des Anciens Appelés en Algérie Contre la Guerre, Attac 49, LDH49, Mouvement de la Paix 49, Pas Sans Nous 49, des citoyennes et citoyens.

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