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Des élus angevins veulent bien (se) marier, mais pas avec n’importe qui !

Interrogés par Ouest-France sur le fait de savoir s’ils accepteraient de célébrer des mariages homosexuels, cinq conseillers municipaux de la ville d’Angers répondent par la négative !

Dans son édition du 20/06/16, le quotidien précise qu’il s’agit de :
« Maxence Henry et Roch Brancour, tous deux adhérents à Sens commun, association née de la Manif pour tous et courant du parti Les Républicains.
Karine Engel, adjointe aux anciens combattants (Les Républicains).
Les conseillers municipaux Grégoire Lainé (MoDem) et Véronique Rollo, qui assure ne pas être encartée et pas plus adhérente à Sens
commun. »

La loi ne permet pourtant pas de tels refus [voir le communiqué en fin d'article], mais dans la pratique lorsque le cas de figure se présente certains élus préfèrent discrètement se faire remplacer. Ici, ils expriment clairement leur opposition à la loi.
Soulignons que s’ils sont en désaccord avec la loi sur le mariage cela n’empêche pas Roch Brancour et Grégoire Lainé d’aller frayer en eaux troubles, par ailleurs.

Ouest-France du 14/11/15 et Anjou Laïque début 2016 le rappelaient, précisant leurs participations à « un colloque organisé avec le soutien de l'institut catholique Ichtus, fondé par Jacques Trémolet de Villers, ancien avocat du milicien Paul Touvier. L'ancien villiériste [Roch Brancour] et colistier de Bruno Retailleau, candidat LR aux régionales, a dit comment « il agissait en catholique dans son engagement politique » : « Il faut avoir le courage de bousculer le maire sur des sujets importants », a-t-il glissé, après avoir écouté avec attention Jean-Marie Le Mené, président de la Fédération Jérôme-Lejeune, opposée à l'avortement et à l'euthanasie, réputée proche de l'Opus Dei. »

Il en est de même pour Maxence Henry célébrant à l’été 2015 le premier anniversaire de la création de l’ILIADE, association angevine de portée nationale pour « La longue mémoire européenne » faisant pêle-mêle l’éloge de fascistes notoires et de traditions païennes, qu’il estime « tellement juste ».

Si ces mariages idéologiques douteux ne posent pas de problèmes à ces élus, respecter la loi sur le mariage leur semble en revanche beaucoup plus difficile.

La LDH49 ne peut que s’élever contre ce manquement à la Loi. Voici d’ailleurs ce que la LDH nationale déclarait le 25 octobre 2013 :

Communiqué LDH

La Ligue des droits de l’Homme a pris acte de la décision du 18 octobre 2013 du Conseil constitutionnel, qui a condamné la posture de certains maires qui entendaient refuser d’appliquer la loi ouvrant le mariage aux couples de personnes de même sexe, au motif qu’elle blesserait leurs convictions personnelles.Le Conseil constitutionnel leur a rappelé les devoirs de leur charge, garants du bon fonctionnement et de la neutralité du service public de l’état civil. Les officiers de l’état civil ne sauraient donc se soustraire à l’accomplissement de leurs obligations, au risque de se rendre coupables de discriminations.

De plus, cet arrêt du Conseil constitutionnel est conforme à celui de la Cour européenne des droits de l’Homme (CEDH) du 15 janvier 2013, qui a considéré qu’un agent de l’état civil ne peut pas refuser de participer à la célébration d’un mariage entre deux personnes de même sexe, rappelant l’impossibilité de commettre une discrimination au regard de ses convictions personnelles. La CEDH rappelle ainsi que la liberté religieuse d’un agent public peut être limitée par les droits des usagers et, en l’occurrence, par le droit fondamental à ne pas être discriminé.

La LDH sera vigilante à ce que les hommes et les femmes qui souhaitent contracter un mariage puissent le faire sans entrave. La LDH appelle les élus de la République à respecter l’égalité de traitement de tous devant la loi.

Paris, le 25 octobre 2013

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